Vasantha Yogananthan
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Vasantha Yogananthan has been exploring Provence since 2020, encountering its landscapes and the characters who inhabit it. Le Passé Composé is the first chapter of his long-term project, Images Imaginaires.

A woman appears with a confident stride and a bouquet of mimosas in her hand. Where is she going? The street is decked out in muted colors, it doesn’t look very warm. The mimosa blooms in winter, it’s the turn of the year. Outside, the rustle of branches; inside, the gesture of a hand turning a page. The doors are open, letting in draughts and the already familiar stranger. A woman appears in the luminous penumbra. What is she reading? Here, books form shifting mountains. One day, on a bedside table, tomorrow, on the corner of a bookcase. The rooms radiate yellow, blue and red—the colors of the present past. Outside, the mist skims the hills of mysterious Provence, inside the hand caresses the hair. The house is memory, sheltering remembrances. The sun turns, time stretches, the journey is still. A woman appears from behind, looking out of the window. Who is she? Her name is F., you may have met her before.

Cécile Poimboeuf-Koizumi

DEMI-JOUR

Un bouquet de mimosa
de jaune illumine
F.
à l’orée du sous-bois

Des meules de foin
en papier
peint
la flamme
d’une fougère
sur le fond de l’air

Volet ouvert
une image
en vers
au-delà des cimes
les alouettes
en vert

À la marge
de la photographie
nos ombres
en vis-à-vis

BLEU NUITS

Saccades
de Cannes
un cyprès
en voilier
allant
à Arles

À la ligne
lit d’iris
sous pages
voilées

Cap
au coupe
papier
sur planche
contact

Pensées
à pas
feutrés
silhouette
couchée
en noir de jais

CLAIR-OBSCUR

Rameaux
à la sieste
en rouge
tomette

Une seconde
allumette
nouvelle
de la veille
au cent vingt-cinquième
de seconde

Défilé
de souvenirs
effilés
en chemin
de fer
forgé

Contour
des cieux
sans poudre
aux yeux

ŒIL-DE-CHAT

Maison
sous couvre-lit
sous les lignes
les vignes
en perspective

En haut
des escaliers
l’hiver
l’écho
de la vie
des autres

Averse
de lettres
feulement
à la fenêtre

Mon reflet
dans ton portrait
d’or
teinté